Violences sexuelles : #MeTooGarçons, un nouveau mouvement initié par Aurélien Wiik

Le jeudi 22 février 2024, l'acteur Aurélien Wiik âgé de 43 ans, a brisé le silence sur les réseaux sociaux en partageant son expérience d'abus sexuels dans le monde du cinéma. Dans un post Instagram, il raconte : "J'avais 11 ans. De mes 11 ans à mes 15 ans, j'ai été abusé par mon agent et d'autres membres de mon entourage". 

Le récit de son histoire, fait écho au discours de Judith Godrèche à la cérémonie des César 2024, durant laquelle elle souligne le courage dont les victimes doivent s'armer, afin de " dire tout haut ce que nous cachons tout bas". 

La prise de parole d'Aurélien Wiik, a ouvert la voie à un mouvement de libération de la parole masculine. Les centaines de témoignages qui ont suivi le message de l'acteur, ont souligné l'ampleur des abus sexuels dans l'industrie cinématographique. Des personnalités telles que le député Andy Kerbrat ont exprimé leur soutien aux victimes et encouragé à briser le silence. "Les garçons du cinéma se réveillent", a déclaré Wiik, soulignant l'urgence d'agir contre les prédateurs.

L'éveil des consciences

Dans le sillage du discours de Judith Godrèche, qui a secoué l'industrie cinématographique française, révélant les abus de pouvoir et les violences sexuelles subies par des actrices lors des César 2024, Aurélien Wiik emboîte le pas en encourageant également "garçons et filles" à briser le silence et à agir en déposant plainte.

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L'acteur révèle dans plusieurs stories Instagram avoir pris cette démarche courageuse dès l'âge de 16 ans, dénonçant des agressions, du harcèlement ainsi que des tentatives de viol dont il aurait été victime durant sa carrière au cinéma : "J’ai été abusé par mon agent et d’autres gens de mon entourage. J'ai porté plainte à 16 ans, car il le faisait à d'autres. Je l'ai envoyé en prison. Il a pris cinq ans", témoigne-t-il. 

Dans son témoignage diffusé le 22 janvier, Aurélien Wiik dénonce également les propositions de rôles en échange de faveurs et les tentatives de droguage auxquelles il a été confronté jusqu'à ses 25 ans. Il fait aussi état de "dîners piégés organisés par des adultes avec plusieurs mineurs". 

Le hashtag #MeTooGarçons n'est pas seulement un moyen de partager des histoires, mais aussi un cri d'appel à la justice. En quelques jours seulement, des centaines d'hommes, qu'ils soient anonymes ou acteurs, ont partagé sur les réseaux sociaux leurs histoires de violences sexuelles, qu'elles aient eu lieu dans le milieu du septième art ou non.

Aurélien Wiik et d'autres militants insistent sur l'importance de signaler les abus et de porter plainte : "La reconnaissance du statut de victime est essentielle", déclare-t-il sur ses réseaux sociaux, "Cela facilite le processus de guérison".

Accompagner ceux qui souhaitent s'exprimer

Après l'intervention de l'acteur, Stéphane Gaillard, directeur de casting, a instauré les jours suivants, une adresse mail dédiée, metooacteurs@gmail.com, pour permettre aux victimes de partager leurs expériences. Sur son compte Instagram, il souligne : "Ceux qui maltraitent et violent les actrices sont les mêmes qui s'en prennent aux acteurs", des propos relayés par Aurélien Wiik sur ses propres comptes. 

Quelques heures après, Stéphane Gaillard fait état de témoignages "d'une gravité indéniable", sans pour autant les divulguer. Dans une interview accordée à nos confrères du Parisien, Aurélien Wiik déclare "attendre de collecter davantage de témoignages avant de s'exprimer plus amplement".