"Tremblez, votre tour viendra" : Victime d'abus sexuels lorsqu'il était mineur, l'acteur Aurélien Wiik lance un appel

"Tremblez, votre tour viendra" : Victime d'abus sexuels lorsqu'il était mineur, l'acteur Aurélien Wiik lance un appel
ABACA

Connu notamment pour ses rôles dans Munch ou encore Le Bazar de la Charité, le comédien Aurélien Wiik a révélé avoir été victime d'abus sexuels par son agent durant son enfance. L'acteur a tenu à témoigner et espère être imité.

C'est un véritable calvaire qu'a raconté Aurélien Wiik. Dans plusieurs messages partagés en story sur son compte Instagram ce jeudi 22 février, l'acteur aperçu dans de nombreuses séries françaises à succès comme Maison close, Munch, Le Bazar de la Charité ou encore Engrenages, a révélé avoir subi des violences sexuelles lorsqu'il était mineur : "De mes 11 ans à mes 15 ans, j'ai été abusé par mon agent et d'autres gens de son entourage. J’ai porté plainte à 16 ans car il le faisait à d’autres. Je l’ai envoyé en prison", explique-t-il en préambule, avant d'en dire plus sur les circonstances de ses mésaventures. "Agressions, harcèlements, tentatives de viol, chantage contre des rôles que je n’ai pas eu du coup, dîners pièges organisés par des vieux avec plusieurs mineurs… Je me suis défendu des mains baladeuses. On a essayé de m'enfermer dans des toilettes. J'ai dû me défendre verbalement, physiquement. Leur dire que j'avais envoyé quelqu'un en prison les calmait. D'autres insistaient. Jusqu'à mes 25 ans, on m'a proposé des rôles, de la drogue, en échange de faveurs. On a tenté de me droguer souvent. Une femme m'a drogué un soir. Je me suis réveillé, elle était sur moi. Ma seule MST c'est un viol."

"Il s'appelait Maurice Ripaux mais tout le monde le connaissait sous le nom de Christian Nohel", raconte ensuite Aurélien Wiik au sujet de son bourreau. "Il organisait des dîners avec producteurs, réalisateurs, etc. Certains me demandent ce qu'il est devenu. Je réponds : 'Je l'ai envoyé en prison.' Ils disent : 'Ah putain, je m'en doutais, il n'était pas clair'. Trop tard les gars. On était plusieurs gamins au procès. Il a pris cinq ans. C'est possible. S'il y a d'autres victimes de lui, parlez. Il est mort mais ça peut faire du bien." À travers son témoignage, Aurélien Wiik espère motiver d'autres hommes potentiellement victimes de faits similaires à sortir du silence : "Tremblez, votre tour viendra. Vous savez qui vous êtes..Les garçons du cinéma se réveillent. (...) Et pour tous les autres garçons victimes. La honte est restée collée trop longtemps. Le procès et la reconnaissance du statut de victime sont importants. Ça aide à se reconstruire. La douleur est plus lourde que la honte. Parlez à vos amis, à votre famille."

Le comédien a insisté sur l'importance de saisir la justice dans ce genre de situation : "Depuis des années, je parle à des parents et des enfants qui ont peur de porter plainte. J’explique aux parents que l’enfant n’est pas foutu parce qu’il est victime. On peut guérir, renaître et avoir la vie qu’on veut. À condition de parler, de partager, de porter plainte. Que la douleur change de camp. La virilité est un vieux concept. Ne pas parler nous laisse victimes. Prenons soin des enfants de notre pays. Ne pensez pas que cela n’arrive qu’aux enfants des voisins. Parlez leur avant un stage, des vacances, une colonie, etc. Demandez-leur au retour s’ils n’ont pas eu de problèmes. Pas de parano s’il y a dialogue."

"Ceci est mon témoignage", poursuit Aurélien Wiik. "Si j’ai eu ces histoires dans ce métier, c’est que beaucoup d’autres en ont vécu. Garçons, filles. Parlez. Agissez. Je ne suis pas pour les noms en public si on n’a pas porté plainte. Même s’il y a prescription, il faut porter plainte. Le reste suivra. D’abord la justice. Les journalistes feront leur travail. La vindicte populaire n’aide pas et brouille l’action de la justice. Sans plainte on ne vous croira pas, ça passera pour de la vengeance facile. C’est tout pour moi, à vous la parole."

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