Vous jouez Joffrey un des rôles majeurs de la série Tout cela je te le donnerai diffusée sur France 2. Qu’est-ce qui vous a séduit dans le scénario ? Aviez-vous lu le livre de Dolores Redondo ?
Non, je n’avais pas du tout lu le livre. D’abord, c’est le réalisateur, avec qui j’ai beaucoup travaillé, qui m’a appelé. Il m’a parlé des acteurs, Bruno Solo avec qui j’ai déjà tourné plusieurs fois et Louise Monot, cela fait 20 ans que nous nous connaissons. Il y a aussi des acteurs que j’aimais beaucoup et avec qui je n’avais jamais travaillé. Quant au rôle de Joffrey, j’aime bien ce genre de personnage. C’est un peu un cousin éloigné de Joris, le personnage que j’incarnais dans La vengeance aux yeux clairs. C’est un peu l’enfant mal-aimé qui est devenu un homme et qui traîne toujours le fardeau de son enfance.
Ça m’a plu parce qu’il est impossible de deviner ce qu’il va advenir au fil des épisodes. C’est un rôle qui permet de bien manipuler le spectateur, ce qui me plaît beaucoup.
Depuis quelques années, on vous voit régulièrement à la télévision, beaucoup moins au cinéma. Est-ce un choix ou bien l’illustration que les passerelles entre les deux sont sinueuses ?
J’ai tourné pour plusieurs films au cinéma, aujourd’hui, je ne tourne plus et je ne sais à quoi c’est dû. Peut-être un peu trop de liberté ? Quand je faisais du cinéma en continuant à faire de la télé, les gens du cinéma me disait d’arrêter la télé parce que le message était flou. J’ai grandi en Normandie avec une nourrice qui regardait la télé et elle était tellement fière quand tout le village venait la voir pour lui dire : » Aurélien est passé à la télévision « . Pour moi, c’est un marqueur très très important. À tel point que quand elle nous a quittés, j’ai un eu un doute sur mon métier. Je ne savais plus pour quelle raison je le faisais parce que juste à ce moment-là, j’avais le sentiment que fait beaucoup pour la rendre fière et je me demandais ce qui allait me rester.
Donc aucun regret pour le cinéma ?
J’ai eu des rôles incroyables dans Inquisitio de Nicolas Cuche, dans L’Epervier de Stéphane Clavier, j’ai eu la chance d’être dans Maison close de Jacques Ouaniche, Le bazar de le charité d’Alexandre Laurent… Ce sont des choses que nous n’avons plus au cinéma et j’ai des rôles assez forts et profonds que d’autres n’y ont pas. Mais je reste à disposition des gens du cinéma qui voient ce que je fais à la télévision.
Bientôt dans Astrid et Raphaëlle
Que faites-vous en ce moment ?
Je tourne actuellement dans la nouvelle saison d’Astrid et Raphaëlle. Je suis content parce que j’aime beaucoup cette série. On dirait un peu Scoubidou …il y a un ton, un vrai univers et puis il y a pas mal de comédiens que je connais et je suis content que nous nous retrouvions tous, c’est un véritable plaisir.
En revanche les nouvelles sont moins bonnes pour Munch la série autour d’Isabelle Nanty, avocate pénaliste hors normes. Il n’y aura pas de cinquième saison ?
Ce n’est pas à l’ordre du jour. Plus on attend, moins il y a de chances. En puis il y a une autre série avec des avocats qui se prépare. Je n’ai pas l’impression que ça va se refaire, mais j’aimerais vraiment tourner à nouveau avec Isabelle Nanty et il y a des chances que ça arrive.
Quels souvenirs gardez-vous de votre enfance à Luc-sur-Mer
J’y ai passé le plus de temps possible quand j’étais petit. Même quand nous habitions à Paris, j’y allais pour toutes les vacances et dès que je pouvais. Avec mes potes, nous nous retrouvions pour faire du vélo et nous nous baladions jusqu’à Lion-sur-Mer ou Ouistreham. Nous construisions des cabanes dans les arbres, dans les haies, même sous la terre… Tout le monde nous connaissait et pouvait nous surveiller. C’était vraiment une enfance bénie. J’ai vraiment aimé Luc-sur-mer, la pendule, le feu d’artifice du 14 juillet et du 15 août, la gui-gui sur la digue…
Et puis Luc-sur-Mer, c’est surtout ma nourrice, Jacqueline Lecarpentier, chez qui je vivais, une femme extraordinaire qui, en plus de ses enfants, s’occupait des enfants des autres. Nous avons été jusqu’à 18 chez elle.
Vous vous souvenez aussi du restaurant de vos parents Silence on bouffe ?
Beaucoup moins. J’étais vraiment petit. Mes parents sont repartis à Paris pour récupérer un autre restaurant et je suis resté pendant un an et demi à Luc-sur-Mer. Ils venaient les week-ends, mais je n’ai pas vraiment de souvenirs du restaurant.
Continuez-vous à venir sur la Côte de Nacre ?
Ces derniers temps, pas trop. Mais j’y ai toujours là-bas mes amis d’enfance et il y a les enfants de ma nourrice qui sont un peu comme mes frères et sœurs. Ces dernières années, entre le Covid et les tournages, c’était assez compliqué. Maintenant, je vis dans la campagne bordelaise, la distance est encore plus grande. Mais je vais revenir bientôt parce que mes amis, qui tenaient un petit snack à Douvres-la-Délivrande vont ouvrir un magasin rue de la Mer à Luc.
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